Terre pour cochons et autres animaux domestiques

Terre pour cochons et autres animaux domestiques

L’incarnation de la vie moderne et la célébrité du consumérisme prêt à jeter à son meilleur. Quelle affaire !

On accumule les déchets de la journée aux abords d’un parc situé près de la baie des Chaleurs, en Gaspésie. Tout ce qu’on jette, tout ce qu’on perd, tout ce qu’on méprise, tout ce qu’on écrase sous nos pieds, le bac à ordure le ramasse, jusqu’à ce que son contenu redevienne organique ; un jour promet-on. Sa tâche, un éternelle recommencement, prend du retard.

Véritable mise en scène, judicieusement placé près de l’espace stationnement, le bac rassemble les annales de l’intempérance, le capharnaüm du gaspillage... sans trier, sans sélectionner. Après que le vent chiffonnier eut fait le trie pour les offrir en dons aux Dieux de la mer, il recueille aveuglément un trésor expulsé des mâchoires de la déesse du modernisme.

Mais l’imprévu reste imprévu. Un personnage va détourner l’attention : Maggie, la chienne qui est sur une piste olfactive. La mer sent si bon...
Au zoo des tendances éminemment modernes, nous désavouons la violence qui se cache derrière le spectacle de la vie axée sur le profit ; avec la viande, nous avons tendance à ignorer que ce que nous consommons était autrefois vivant. Du pratique au jetable, notre jardin, où l’on voudrait que les animaux et nous-mêmes vivent, périt peu à peu.